Porteurs

Anne Bretagnolle et Alain Franc

Objet de la transition

La transition urbaine représente un moment d’accélération particulièrement fort des processus généraux décrits dans la transition 4 (« Émergence des villes »). Elle consiste dans une croissance brutale de la part d’urbains accompagnée d’un processus de hiérarchisation régulier et constant des tailles de villes et se produit partout à la surface de la terre mais  à des moments décalés : 18^ème-19^ème siècles dans les anciens pays industrialisés, 19^ème dans les pays neufs, 20^ème siècle dans les autres. A titre d’exemple, on passe en Europe de taux d’urbanisation très stables sur plusieurs siècles et de l’ordre de 10 à 12% jusqu’en 1800 à des taux qui grimpent fortement dans la première moitié du 19^ème pour dépasser 50%  (population majoritairement urbaine) plus ou moins rapidement selon le contexte économique ou démographique (années 1870 en Grande-Bretagne, 1930 en France).

Évolution spatiale

Nous nous intéressons ici moins aux mécanismes qui expliquent la croissance sans précédent du nombre d’urbains (et qui sont fortement liés à la révolution industrielle, pour les pays anciennement industrialisés ou les pays neufs et à la transition démographiques, pour les autres) qu’à ceux qui permettent la hiérarchisation des villes et l’apparition de métropoles pluri-millionnaires.
Cette hiérarchisation va de pair avec le passage de réseaux de villes régionaux à des systèmes de villes fonctionnant à l’échelon des États-nations. Ce sont les interdépendances fortes et systématiques entre les villes composant le système qui permettent, rendent possibles, l’avantage systématique conféré aux plus grandes et le déclin relatif des plus petites.
Pour suivre l’émergence des systèmes de villes nationaux, nous nous intéressons à l’exemple de la France et accordons une place particulière aux réseaux de transports, marqueurs particulièrement sensibles de ce changement d’échelle et de fonctionnement.

Axes d'analyse de la transition