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Transition 6 - "Romanisation"

transition 6

Porteuses

Frédérique Bertoncello et Marie-Jeanne Ouriachi



Objet de la transition

Les études d’archéologie spatiale conduites en France depuis une vingtaine d’années mettent en évidence un fort accroissement du nombre d’établissements ruraux entre le IIeme s. av. n. è. et le début du IIème s. de n. è., avec un maximum enregistré au Ier s. de n. è..
Le début de cette période correspond à la conquête de l’espace gaulois par Rome. Il existe toutefois un temps de latence entre la conquête et les signes manifestes de la romanisation.
Du point de vue des modalités d’occupation, on note un renforcement sans précédent de la dispersion de l’habitat et le développement du réseau urbain. Pour l’étude de cette transition, nous focaliserons notre attention sur les transformations qui affectent le système de peuplement en Gaule méditerranéenne.

Évolution spatiale

Au Ier siècle de n. è., la dynamique de densification du peuplement prend deux formes :
  • dispersion de l’habitat avec un niveau d’occupation de l’espace inégalé (grâce notamment à une multiplication des établissements ruraux de petites dimensions). Ce processus a toutefois débuté dès le IIème s. av. n. è., voire parfois dès la fin du IIIème s.
  • concentration de l’habitat à la fois par la création de nouvelles agglomérations et par l’extension des surfaces occupées dans les agglomérations d’origine protohistorique.
Le processus d’urbanisation se caractérise aussi par une évolution du paysage urbain, avec l’adoption d’une parure monumentale parfois hypertrophiée :
il existe bien sûr des différences d’une ville à l’autre (rythmes d’évolution, superficie, constructions publiques réalisées, physionomie des maisons individuelles), qui tiennent à des paramètres tels que le patronage d’un personnage haut placé (l’empereur, sa famille etc.), l’action de notables locaux (évergétisme), etc.
L’adoption d’un mode de vie à la romaine que reflètent les transformations du paysage urbain, se lit également dans le développement de la villa,  établissement rural combinant un centre agricole disposant d’une grande capacité de production et une résidence répondant aux critères de la villégiature à la romaine. Bien qu’un grand nombre de villae succèdent à des établissements agricoles qui existaient déjà à la fin de l’Âge du fer (ce qui n’exclut pas les créations ex nihilo), leur nombre et leur distribution spatiale au Ier s. de n. è. semblent indiquer qu’elles répondent à une logique de rationalisation et d’intensification de la mise en valeur des campagnes.
Il importe surtout de considérer qu’elles ne sont pas les seuls acteurs du développement de l’espace rural. En effet, la période qui suit la conquête correspond aussi à une multiplication des fermes et des annexes agro-pastorales ainsi que des hameaux et villages.

Axes d'analyse de la transition